Fièvre de l'enfant

PEDIATRIE
02/05/2019
Introduction

La fièvre est un symptôme qui est le premier motif de consultation non programmée chez l’enfant et dont il faut rechercher la cause. Elle est isolée ou accompagne d’autres motifs de recours qui sont en général le motif d’appel.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : enfant qui convulse ou a convulsé, détresse respiratoire, malaise.

P2 : cas général.

P3 : simple renseignement lors d’une fièvre récente parfaitement tolérée.

3. chercher à savoir

Température (valeur, depuis quand, méthode de mesure), retentissement général notamment état de conscience ou changement de comportement.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Mettre en position latérale de sécurité et dégager la bouche d’un enfant qui convulse ou semble inconscient pour l’appelant.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’oxygène si P1.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• valeur chiffrée de la température, méthode de mesure, durée de l’épisode fébrile, moyens antipyrétiques mis en œuvre avec noms et doses des médicaments.

• retentissement général : comportement habituel ou non (boit-il ? joue-t-il ? comment réagit-il ?), aspect général (aspect de la peau, infection ORL ou pulmonaire évidente, troubles digestifs, signes de déshydratation…).

• autres enfants ou adultes malades, diagnostic et traitements prescrits.

• critères de gravité : convulsion, hypotonie, déshydratation, purpura ; tout enfant de moins de 3 mois quelle que soit la durée de la fièvre.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : convulsion en cours qui ne cesse pas pendant l’interrogatoire téléphonique (en moins de 3 minutes), purpura, déshydratation sévère.

R2 : autres critères de gravité.

R3 : fièvre depuis plus de 48 h.

R4 : fièvre depuis moins de 48 h chez un enfant dont le comportement et l’aspect sont normaux.

3. conseils médicaux

• En attendant l’arrivée des secours : déshabiller l’enfant, mettre en position latérale de sécurité si convulsion ou phase post-convulsive.

• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : déshabiller l’enfant ; conseiller de lui donner à boire souvent, même la nuit ; conseiller la prise de paracétamol (15 mg/kg, 4 fois par jour) ; réaliser un enveloppement frais ; surveiller l’enfant pendant les 48 premières heures de la fièvre et consulter un médecin au-delà ou plus tôt si l’enfant a un comportement inhabituel, si la fièvre est mal tolérée ou si l’aspect de sa peau est anormal.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Paramètres vitaux, déshabillage de l’enfant ; mise en position latérale de sécurité, dégagement de la bouche et oxygénothérapie (6 L/min) chez un enfant qui convulse ou est en phase post-convulsive.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Traitement symptomatique, recherche étiologique.

Orientation du patient

• MG, pédiatre, SU, soins intensifs ou réanimation : selon l’état clinique de l’enfant.

• toute fièvre chez un nourrisson de moins de 3 mois justifie une consultation dans un service d’urgence sans délai.

Suivi de la régulation médicale

• s’assurer que l’appelant a compris les conseils de surveillance, de traitement et de consultation d’un médecin.

• faire prévenir les parents (enfant en garderie ou à l’école) pour prendre en charge leur enfant.

Adaptation de la décision

L’envoi d’un moyen de transport vers un SU est une procédure dégradée lorsque la permanence des soins ne permet pas une consultation médicale dans un délai raisonnable et que l’entourage ne peut assurer le transport (défaut de R3).

Devant un purpura fébrile, si le délai d’arrivée du SMUR dépasse 15 à 20 minutes, déclencher un médecin local en lui précisant l’urgence immédiate et la nécessité d’une injection très précoce d’antibiotique ; s’assurer que le médecin intervenant dispose d’antibiotique injectable (Rocéphine®, Claforan® ou Augmentin®).

Aide au raisonnement

La fièvre est une température supérieure à 38,0°C mais 15% des mesures domestiques ne sont pas fiables.

Les moyens antipyrétiques conseillés par téléphone doivent être adaptés au niveau de compréhension et de surveillance de l’entourage. Le bain antipyrétique ne peut être conseillé que s’il est réalisé dans de bonnes conditions (mesure de la température de l’enfant et de l’eau, bain pendant 10 minutes sous surveillance constante à 2° C en dessous de la température de l’enfant), l’enveloppement tiède peut être une alternative.

Si l’enfant fébrile a un comportement ou un aspect normal, la consultation d’un médecin n’est justifiée qu’au-delà de 48h de fièvre ou si les parents ne disposent pas de médicament antipyrétique.

L’apyrexie n’est pas un objectif, c’est l’inconfort qui justifie le traitement antipyrétique.

La fièvre du nourrisson de moins de 3 mois est toujours pathologique et impose une consultation dans un service d’urgence sans délai. Entre 3 et 6 mois, la consultation est nécessaire sauf en cas de virose évidente.